THS: La vérité


Le traitement hormonal substitutif (THS) – estrogène ou estrogène/progestatif – a longtemps été préconisé comme la cure miracle des symptômes associés à la ménopause, comme les bouffées de chaleur et les sautes d’humeur. De nouveaux résultats de recherche sont toutefois en train de réfuter cette théorie. Selon des études récentes, le THS pourrait en fait aggraver les symptômes.


Votre chiropraticien croit qu’il est important de tenir ses patients au courant des dernières percées dans le domaine de la recherche médicale : surtout lorsque ces travaux viennent contredire des théories de longue date pouvant se révéler néfastes pour la santé des personnes concernées.

Poursuivez votre lecture pour découvrir comment la chiropratique peut aider les femmes pendant la ménopause, comment la vérité au sujet du THS est plus effrayante que la fiction et quelles méthodes naturelles peuvent être utilisées comme solution de rechange à la pharmacothérapie.


Soins chiropratiques

Les chiropraticiens voient la ménopause comme une étape normale de la vie d'une femme : ce n’est pas une maladie. Les experts s’entendent sur le fait qu’un suivi chiropratique peut éliminer nombre des symptômes qui y sont associés.

La diminution de l’activité hormonale qui survient pendant cette période entraîne une perte de densité osseuse, ce qui augmente les risques d’ostéoporose. Ce problème peut prédisposer une personne à des fractures vertébrales, à des douleurs au bas du dos et à différentes déformations squelettiques.

Dans une étude récente, de 89 à 100 % des femmes ayant opté pour un traitment naturel - y compris les 0,9 % ayant reçu des soins chiropratiques - ont signalé une amélioration de leur état (Obstet Gynecol 2002; 100 : 18-25).

L’approche que votre chiropraticien propose à ses patientes qui vivent la ménopause est pluridimensionnelle et préconise, à la base, la santé de la colonne vertébrale. Par exemple, des visites régulières chez le chiropraticien aident à prévenir la subluxation vertébrale, un problème courant qu’on a trouvé associé aux symptômes ménopausiques. Les chiropraticiens corrigent la subluxation vertébrale à l’aide de techniques douces et efficaces appelées ajustements chiropratiques.

Votre chiropraticien offre aussi à ses patientes de l’information sur l’alimentation et une multitude de ressources éducatives.



Le mythe du THS

Les premières études ont révélé que le THS contribuait à réduire la prévalence d'événements cardio et cérébrovasculaires, protégeait contre l’ostéoporose, diminuait les symptômes d’incontinence et améliorait la cognition. Le problème? Selon des chercheurs du New York Medical College, « la validité de ces théories dépendait largement d’études par observation et de rapports isolés et seulement très peu (voire, pas du tout) sur des données d'essais cliniques aléatoires. » (Geriatrics 2002; 57 : 18-20, 23-24)

Les études par observation et les rapports isolés utilisent des indicateurs visuels et auditifs plutôt que des données scientifiques. Il y a par conséquent un plus grand risque d’erreur humaine et de fausse interprétation.


La vérité

« Le THS joue un rôle quasi inexistant dans la protection contre certaines maladies associées au vieillissement. Il pourrait même être dangereux de prescrire un THS à long terme aux femmes plus âgées qui ont encore leur utérus. » (Geriatrics 2002; 57 : 18-20, 23-24)

Une étude récente menée par la Women’s Health Initiative (WHI) - qui a fait les manchettes partout dans le monde - portait sur 16 608 femmes âgées de 50 à 79 ans et ayant encore leur utérus. Un traitement placebo et une dose quotidienne d’estrogène/progestatif (0,625 mg d’estrogènes conjugés et 2,5 mg d’acétate de médroxyprogestérone) leur ont été administrés au hasard.

« On a observé principalement des événements de maladie coronarienne (infarctus du myocarde n’ayant pas entraîné la mort et décès causé par affection coronarienne) et de cancer du sein envahissant. » (CMAJ 2002; 167 : 377-378)

Et ce n’était qu’un début : fractures ostéoporotiques, maladie cardio-vasculaire non liée à une coronaropathie et cancer (colorectal et de l’endomètre), pour ne nommer que quelques uns des effets secondaires.

Il importe de signaler que ces premiers essais aléatoires contrôlés visant à déterminer les risques et les avantages du THS dans la prévention de maladies chroniques ont été interrompus trois ans avant l’arrivée à terme prévue à huit ans. La raison?

Les chercheurs jugeaient qu’il était irresponsable de continuer de soumettre les femmes aux dangers du THS, ayant déjà constaté que les dangers étaient plus considérables que tous avantages éventuels.

« Un THS assorti d’une combinaison œstrogène/progestatif cause des dommages directs si utilisé pendant une moyenne de 5,2 années. » (CMAJ 2002; 167 : 377-378)


Maladies cardio-vasculaires

La découverte la plus surprenante du WHI fut une augmentation des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux chez des femmes en santé. « Avant le début des travaux du WHI, la recherche avait posé une hypothèse contraire. L’incidence du cancer du sein et des caillots sanguins a aussi augmenté dans le groupe de traitement, un résultat qui n’était pas entièrement imprévisible. » (Harvard Women’s Health Watch 2002; 10)

Lorsque les caillots sanguins se déplacent vers d’autres parties de l’organisme, il peut y avoir tromboembolie. « Cette pathologie peut causer une crise cardiaque, un accident vasculaire cérébral ou une maladie pulmonaire possiblement fatale appelée embolie pulmonaire. » (Annals of Internal Medicine 2002; 136 : 42)

Comme les résultats de l’étude menée par le WHI sont fondés sur un traitement de longue durée, certains prétendent toujours qu’une utilisation à court terme est sécuritaire; la plupart, cependant, reconnaissent que les risques sont tout simplement trop grands : surtout lorsqu’il existe un certain nombre de thérapies naturelles, sans médicament.


Cancer

L’utilisation à long terme de l’oestrogénothérapie de substitution peut augmenter les risques du cancer du sein chez la femme, d’après une étude menée auprès de 705 femmes ayant un cancer du sein et de 692 femmes en santé âgées de 50 à 74 ans. Le carcinome lobulaire, en particulier, a été associé à une hormonothérapie de longue durée.

« Nos données corroborent la preuve grandissante qu’un THS à long terme fait augmenter les risques de cancer du sein. » (JAMA 2002; 287 : 734)


Solution soya

Les produits à base de soya contiennent des oestrogènes végétales, semblables à l’hormone naturelle, qu’on appelle phytoestrogènes. On a découvert que la phytoestrogène diminuait les bouffées de chaleur et protégeait contre les maladies du coeur, le cancer et l’ostéoporose. Cela pourrait expliquer pourquoi, dans les cultures où l’alimentation repose largement sur le soya, les femmes souffrent moins des inconforts de la ménopause que les femmes occidentales. L’ipriflavone, un composant du soya, semblerait reminéraliser les os chez les femmes ostéoporotiques postménopausées. Pour tirer le maximum de votre tofu, prenez un supplément quotidien de vitamine E. Il semble en effet que la vitamine E multiplie les bienfaits du soya pour le coeur.

Des études préliminaires révèlent que les isoflavones du soya phytoestrogénique ont un effet positif sur la santé des os. Même s’il reste encore à découvrir le comment et le pourquoi, les chercheurs ont confiance que les recherches additionnelles apporteront les réponses et une solution de rechange sûre au THS (Altern Med Revendicateur 2002; 7 : 317-327).

On trouve aussi du phytoestrogène dans plusieurs autres aliments et suppléments, comme dans l’huile d’onagre, le saumon et les avocats.


Autres solutions naturelles

Beaucoup de suppléments vitaminiques diminuent les bouffées de chaleur, comme la vitamine E, la vitamine C, le bore, le calcium, le magnésium, le chrome, les bioflavonoïdes, le gamma oryzanol et le méthylchalone d’hespéridine.

Pour apaiser les sautes d’humeur, on suggère d’essayer la vitamine B, la vitamine E, la vitamine K, le zinc, les bioflavonoïdes, la gelée royale ou les facteurs lipotropes.


Pour renforcer les os, des activités de mise en charge - comme la marche et le jogging - sont vivement recommandées par les chiropraticiens. Il y a aussi beaucoup de suppléments qui fortifient l’ossature.

Prudence : Il ne faut jamais entreprendre un programme d’exercices ni intégrer des suppléments et des vitamines à sa diète sans d’abord consulter un spécialiste de la santé.



Parlez à votre chiropraticien

Le rapport récent sur le THS est concluant - comme le fait que l’étude a dû être interrompue. Pour diminuer les symptômes de la ménopause et limiter l’érosion de la masse osseuse, les solutions naturelles sont encore les plus appropriées.

Si vous ou des gens de votre entourage souffrez de symptômes liés à la ménopause, réagissez. Avant d’envisager de prendre des médicaments dangereux, prenez rendez-vous avec votre chiropraticien. Ensemble, vous pourrez déterminer le meilleur chemin à suivre