Céphalée médicamenteuse de rebond: les analgésiques comme cause possible


Les analgésiques en vente libre pourraient n’être qu’une solution temporaire à un
problème persistant. Au terme d’une recherche scientifique récente, il a été établi
qu’une consommation excessive d’analgésiques augmente la fréquence et
l'intensité des maux de tête: un phénomène connu sous le nom de céphalée
médicamenteuse de rebond.


Votre chiropraticien nourrit de vives inquiétudes concernant l’utilisation excessive
et inappropriée de médicaments et les effets secondaires qui y sont associés,
notamment la céphalée médicamenteuse de rebond.



Causes chimiques de la céphalée de rebond

Les analgésiques sans ordonnance à l’origine d’une douleur chronique?

Votre chiropraticien explique que les produits grand public, comme beaucoup d’autres médicaments, entraînent le développement graduel d’une tolérance, de telle sorte que l’effet bienfaisant recherché s’obtient avec des doses de plus en plus importantes. L’organisme anticipe l’effet anti-inflammatoire du médicament, ce qui déclenche une inflammation plus intense en retour. À la longue, les céphalées deviennent plus fréquentes, plus intenses et résistantes aux médicaments en vente libre.

Des travaux de recherche réalisés au Cedars-Sinai Medical Centre de Los Angeles donnent des résultats alarmants : les analgésiques modifieraient la structure chimique du cerveau. Il semble que ces médicaments inhibent la capacité naturelle du cerveau « d’éteindre » les signaux neurochimiques de douleur.

« La pathologie des migraines fait l’objet d’une intense recherche et les travaux confirment de plus en plus la nécessité d’adopter une approche préventive non médicamenteuse pour réduire la fréquence et la gravité des migraines, explique Dr Graff-Radford, codirecteur du Pain Centre au Cedars-Sinai.

La céphalée de rebond, un phénomène courant?

Selon des chiropraticiens, comme le votre, le nombre de patients aux prises avec ce problème augmente. D’autres intervenants en matière de santé le confirment également.

La céphalée de rebond est une crise répandue, aux dires des experts du New England Centre for Headache de Stanford, au Connecticut.

Les chercheurs ont colligé les données de 174 sondages menés par des omnipraticiens.

D’après les résultats, « plus de 40 % des répondants ont indiqué une prévalence de la céphalée médicamenteuse de rebond chez au moins 20 % de leurs patients. En moyenne, les médecins signalent que 73 % des patients qui en sont atteints sont des femmes. La céphalée de rebond était le plus susceptible de survenir chez des patients âgés de 31 à 40 ans. » (Headache, 1996); 36, 14-19.)


Les enfants aussi sont à risque

Beaucoup de parents n’y pensent pas à deux fois avant de donner des analgésiques en vente libre à leurs enfants. Une nouvelle recherche confirme cependant ce que les chiropraticiens soupçonnent depuis longtemps: les analgésiques font souvent plus de tort que de bien.

Les 26 adolescents israéliens qui ont participé à l’étude souffraient de céphalées chroniques. Ceux ayant déclaré la prévalence de maux de tête 25 jours par mois ont dit également prendre de l'aspirine, de l’acétaminophène ou de la codéine sur une base quotidienne ou quasi quotidienne (une moyenne de 28 comprimés chaque semaine). Lorsque ces jeunes ont cessé la médication, la fréquence des céphalées a chuté à moins de trois jours par mois (Journal of Child Neurology 2001; 16 : 448-449.


Un lien avec la caféine

Vous croyez que vos fréquents maux de tête d’après-midi ne sont pas liés au phénomène du rebond? Si vous commencez chaque journée avec une tasse de café ou un autre breuvage contenant de la caféine, repensez-y. Même si on ne la considère pas comme telle, la caféine est une drogue en vente libre et on l’associe de plus en plus à la céphalée de rebond.

La recherche montre que la caféine peut soulager initialement les maux de tête (on la retrouve d’ailleurs dans de nombreux analgésiques populaires), mais elle déclenche des céphalées à long terme.


Le dilemme de la désintoxication

Maintenant que vous savez à quel point les analgésiques peuvent être nuisibles, vous êtes prêt à remplacer les médicaments par des solutions naturelles à long terme. Mais avant toute chose, vous avez besoin d’aide.

Ne cessez jamais de prendre un médicament (sur ordonnance ou en vente libre) sans consulter d’abord le médecin qui vous l’a recommandé. Si vous fixez vous-même les doses, un suivi professionnel pendant la désintoxication est tout de même essentiel.

Discutez avec votre chiropraticien des moyens sûrs de mettre fin à votre dépendance aux médicaments à vente libre. Un sevrage brutal peut être envisagé dans certains cas. Cette approche peut toutefois déclencher des effets secondaires dramatiques, céphalées graves, sueurs, diarrhée et irritabilité, par exemple. Beaucoup de programmes de diminution progressive recommandent de réduire la dose de 20 % tous les quatre jours jusqu’à interruption complète des médicaments. Une mise en place agressive de solutions naturelles doit accompagner cette démarche.



Solutions naturelles aux maux de tête

Une fois que vous avez décidé de mettre fin à votre dépendance, la pro-chaine étape consiste à prendre un rendez-vous avec votre chiropraticien. Ensemble, vous mettrez au point une stratégie pour éliminer les maux de tête, sans médicaments.

La chiropratique met l’accent sur la prévention. Cette approche unique permet de corriger les zones dans la colonne vertébrale où les os (vertèbres) sont désalignés ou limitent les mouvements. Ce problème, qu’on appelle la subluxation vertébrale, cause un stress au niveau du cou qui prédispose la région à un spasme musculaire. Les études en cours révèlent également que les subluxations vertébrales créent une interférence entre la moelle épinière et le cerveau.

Les déséquilibres posturaux, les spasmes musculaires et les interférences nerveuses associés aux subluxations vertébrales peuvent tous déclencher des céphalées. Heureusement, des manipulations douces et sécuritaires appelées ajustements chiropratiques corrigent efficacement les subluxations vertébrales et éliminent les céphalées qui en résultent. Qui plus est, les études scientifiques montrent que cette approche naturelle est plus efficace que n’importe quel médicament.

Par exemple, un rapport présente une synthèse de données provenant de neuf essais réalisés auprès de 683 personnes souffrant de maux de tête chroniques. Il en ressort que les ajustements chiropratiques ont eu « un effet comparable à celui des médicaments prophylactiques de première ligne prescrits le plus souvent pour traiter les céphalées de tension et les migraines ». (Journal of Manipulative and Physiological Therapeutics 1992; 15 : 418-429).

Une étude scientifique à long terme menée auprès de 218 patients a révélé que les ajustements chiropratiques apportaient un soulagement plus durable que les amitriptylines populaires aux personnes souffrant de migraine. Un mois après la fin de leur traitement de huit semaines, les patients ayant reçu des ajustements chiropratiques avaient constaté une diminution de 42 % de leur douleur, comparativement à 24 % pour les patients ayant pris de l’amitriptyline et à 25 % pour ceux ayant reçu les deux types de thérapie (Journal of Manipulative & Physiological Therapeutics 1992; 15 : 418-429).

Une autre expérience a été menée pendant cinq semaines auprès de 53 personnes souffrant de céphalées. Celles ayant bénéficié de soins chiropratiques ont réduit leur besoin d’analgésiques de 36 %. En comparaison, les sujets à qui l’on a administré des comprimés placebo ou de la massothérapie n’ont signalé aucune réduction de leur besoin de médication (Journal of Manipulative & Physiological Therapeutics 1996 ; 18 : 530-536).

Pour mettre un terme aux céphalées, les chiropraticiens recommandent plu-sieurs stratégies naturelles en plus des ajustements chiropratiques. Toutes ces approches sont étayées par des preuves scientifiques.

Dormir suffisamment - Le manque de sommeil est un facteur courant souvent ignoré. Parez aux maux de tête en dormant au moins de huit à dix heures chaque jour. Il est important également de s’en tenir à des heures strictes de coucher et de lever puisque l’irrégularité peut causer des céphalées.

Maîtriser les accès d’anxiété - Des niveaux élevés de stress émotionnel perturbent l’équilibre chimique naturel de l’organisme. Par exemple, le stress a un effet sur le niveau hormonal, lequel peut déclencher un mal de tête. L’anxiété augmente en outre la pression artérielle et la tension musculaire – deux facteurs de risque accru dans les cas de migraine et de céphalée de tension.

Éviter les aliments déclencheurs - Beaucoup d’aliments peuvent provoquer des maux de tête. On associe entre autres aux migraines les sulfites en forte concentration et l’aminoacide tyramine, qu’on retrouve dans les noix, le poisson en conserve, les fromages à pâte dure, la bière et le vin. Les aliments contenant beaucoup d’agents de conservation, de colorants et d’additifs peuvent aussi déclencher des maux de tête. Le nitrite – qu’on trouve dans les viandes froides, les hots dogs et les viandes transformées – est particulièrement inquiétant.

Faire le plein de suppléments - Il a été prouvé qu’une grande variété de suppléments nutritionnels aident à prévenir les maux de tête. Les antioxydants et les vitamines du complexe B sont bénéfiques dans la plupart des cas. Les suppléments minéraux, comme le magnésium et le calcium, peuvent aussi prévenir les maux de tête. Le chrysanthème-matricaire aurait aussi un effet apaisant. D’autres herbes, comme l’herbe de Saint-Jean, le Ginkgo biloba, le gingembre, la menthe poivrée et l’écorce de saule, apportent un soulagement efficace. Si vous êtes intéressé à essayer quelques-uns de ces suppléments antidouleur, demandez des recommandations à votre chiropraticien.